Vivre à Leers vous explique ce sujet :
Depuis quelques années, la question de la limitation de la vitesse à 30 km/h en ville fait l’objet de vifs débats. Cette mesure, mise en place à titre expérimental dans plusieurs villes françaises, suscite des avis divergents tant du côté des automobilistes que des riverains et des élus.
Le Pour :
- Amélioration de la sécurité routière : la réduction de la vitesse permettrait de diminuer le nombre d’accidents et leurs conséquences, en particulier pour les piétons et les cyclistes, les usagers les plus vulnérables de la route. Selon les chiffres de l’observatoire national de la sécurité routière, une réduction de la vitesse de 50 km/h à 30 km/h diminue de 40% le risque d’accidents corporels et de 80% le risque d’accidents mortels.
- Meilleure qualité de vie : la limitation à 30 km/h contribuerait à apaiser la circulation, à réduire la pollution sonore et à améliorer la qualité de l’air. Elle permettrait également de créer des espaces publics plus agréables et plus sûrs pour les piétons, les cyclistes et les enfants.
- Favoriser les modes de déplacement doux : en réduisant la vitesse des voitures, la limitation à 30 km/h inciterait davantage de personnes à se déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun.
Le Contre :
- Augmentation du temps de trajet : la réduction de la vitesse entraînerait une augmentation du temps de trajet pour les automobilistes, ce qui pourrait pénaliser les habitants des zones périurbaines et les personnes qui utilisent leur voiture pour travailler.
- Fluidité du trafic : certains craignent que la limitation à 30 km/h ne perturbe la fluidité du trafic et ne génère des embouteillages, notamment sur les axes routiers fréquentés.
- Manque d’efficacité : des études mettent en question l’efficacité réelle de la limitation à 30 km/h en matière de sécurité routière. Selon ses détracteurs, cette mesure serait inefficace si elle ne s’accompagnait pas d’autres aménagements urbains, comme la création de pistes cyclables protégées ou de zones de rencontre.
En France, la loi LOM (loi d’orientation des mobilités) de 2019 a donné aux communes la possibilité de généraliser la limitation de la vitesse à 30 km/h sur l’ensemble de leur territoire, à titre expérimental pour une durée de trois ans. Depuis, plus de 2 000 communes ont fait le choix de passer à 30 km/h.
La question de la limitation à 30 km/h en ville est donc loin d’être tranchée. Il est probable que cette mesure continue à faire l’objet de débats dans les années à venir, tant au niveau national que local. La décision de passer ou non à 30 km/h devra être prise au cas par cas, en tenant compte des caractéristiques spécifiques de chaque commune et des besoins de ses habitants.
A noter à titre d’exemple d’autres choix sont possibles : La municipalité de Willems a pris la décision de réduire à 40km/h trois axes principaux de son village et non 30km/h, soit 16% de la voirie.
Patrice LAMOITTE pour Vivre à Leers